Bon, quand on part faire une scène electro dans la ville natale,
on se voit obligé de faire une interview d'un petit jeune de la région. Et
comme par hasard, le week-end dernier, y'avait la Fake avec un Théo Gravil
chaud bouillant.
Saloperie Anonyme était présent.
Saloperie Anonyme: Bon, Théo, une petite présentation, tu sais que tu vas pas y
échapper.
Théo Gravil: (Rires) Alors Théo Gravil, j'ai 20 ans, je suis à la fac en
licence d'anglais. J'ai commencé à faire des sets y'a pas si longtemps que ça,
sans trop montrer mes prods, pas envie de me griller trop vite, je préfère me
griller plus tard (rires) et je suis timide aussi !
S.A: Tes impressions sur la soirée ?
T.G: Cela s'annonce très bien, y'a du monde, les gens sont chauds, c'est
parfait pour l'ambiance. C'est aussi la première soirée de la rentrée
donc..
S.A: Première Fake, première soirée hein, tu avais déjà mixé à l'étage ?
T.G: Non c'est ma première fois à l'étage, un super son, un super retour, une
superbe ambiance comme je disais, y'a aucun problème la dessus.
S.A: Ça t'embête pas de jouer en ouverture ?
T.G: Non pas du tout, je l'avais déjà fait. Je joue généralement soit en Warm
Up, soit en dernier. Pour ce soir je pense que je fais mon boulot, les gens
sont arrivés quand j'ai commencé, voire un peu après et se sont mis à danser
direct. Je pense avoir fait ce que j'avais à faire.
S.A: Donc tu nous disais que tu es actuellement en licence d'anglais, gérer les
deux à la fois, tu t'en sors ?
T.G: Y'a un parallèle à gérer c'est clair, mais non faut rester lucide, on
arrive à s'en sortir.
S.A: Donc garder les pieds sur terre n'est pas un problème
T.G: Non, il n'y a aucun problème, c'est sûr que c'est dur à gérer mais non il
y a pas de problèmes.
S.A: Le nom Gravil.
T.G: Le nom Gravil est un peu connu c'est sûr, mon père a été signé sur le
label F Communication en 1994, donc le label de Laurent Garnier et Eric Morand, mais peu
de gens connaissent ce nom. (Le père de Théo, Michel Gravil, actuellement
professeur de philosophie, est un des membres du groupe Nova Nova.). Je l'ai
utilisé, non pas pour me servir du nom et de la notoriété de mon père, mais
parce que je ne voulais prendre un pseudonyme en anglais ou quoi que ce soit.
S.A: Donc ne pas choisir de nom de scène, c'est un choix.
T.G: Totalement, c'est vraiment un choix, je voulais pas du tout de nom de
scène.
S.A: Si tu devais définir ton son, qu'est-ce que tu pourrais nous dire ?
T.G: Je n'aime pas trop mettre d'étiquettes en fait, mais je reste quand même
assez ouvert. J'aime bien mélanger la disco avec la techno puisque c'est quand
même deux musiques qui se ressemblent. Cela dit, je ne considère pas
que ces deux courants musicaux soit la base de la musique électronique. La
musique électronique est un genre totalement à part, un genre légitime. Le
disco sert généralement à réchauffer mon esthétique musicale qui est froide la
plupart du temps.
S.A: Tes inspirations.
T.G: Moi, personnellement, le groupe qui m'a mis une vrai claque musicalement
parlant, c'est le groupe Optymo, un duo de Glasgow. C'est eux qui m'ont donnés
envie parce qu'ils arrivent à créer une ambiance, un
juste milieu entre justement la froideur de la techno et la chaleur
du disco.
S.A: Tes débuts, comment se sont-ils passés.
T.G: J'habite à la campagne avec mes parents et du coup pour le moment j'avais
pas d'autres optiques que de me montrer dans les bars du coin. Jusqu'au jour où
un pion de mon lycée me dit que je vais jouer dans un petit festival, sans
prétention, à la campagne et donc à ce fameux festival, il y avait les
personnes de Fake, notamment Ismaël, qui me prend en charge maintenant. Entre
temps j'avais envoyé une démo à Ismaël et à Jean Louis Brossard, qui en ont
parlés mutuellement après. Un jour, ils m'ont dit que je jouais à l'ubu et que
si je faisais bien mon truc à l'ubu, je jouerais à la Green Room lors de son
année d'instauration aux Transmusicales. Donc au final on peut dire que ça
c'est fait un peu au culot avec l'envoi des démos.
S.A: Je pense que ton père a quand même été un exemple, il te traînait dans des
soirées ou festivals ?
T.G: Oui, c'est vrai que mon père a quand même été un exemple pour moi.
Effectivement, il m'emmenait dans des soirées, pour vous dire, l'année où j'ai
fait mes premières Transmusicales, je n'étais qu'en cinquième. D'ailleurs pour
l'anecdote, j'ai dû rentrer plus tôt parce que des gens fumaient
des substances à côté de moi (Rires). Et puis tout cela ça été
une des choses qui m'ont données envie, de voir les gens en live et puis
y'avait que ça à la maison aussi. (Rires)
S.A: Un petit mot pour la fin.
T.G: J'espère que cette année, il y aura de belles scènes et de bons festivals
qui vont me permettre de jouer afin de proposer un live riche en matière
analogique. Je pense qu'il faut apporter cette chaleur analogique d'autrefois,
on est tombé dans une ère numérique qui fait que les gens ont le même son;
Redonner cette touche analogique ne nous ferait pas de mal.
Je vous remercie également pour ce temps passé avec vous, c'était vraiment
cool.
S.A: C'est nous qui te remercions, bonne continuation Théo.
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